TROUBLE BIPOLAIRE

TROUBLE BIPOLAIRE

Épisode maniaque

  1. Une période nettement délimitée durant laquelle l’humeur est élevée, expansive ou irritable de façon anormale et persistante, avec une augmentation anormale et persistante de l’activité orientée vers un but ou de l’énergie, persistant la plupart du temps, presque tous les jours, pendant au moins une semaine (ou toute autre durée si une hospitalisation est nécessaire). 

  2. Au cours de cette période de perturbation de l’humeur et d’augmentation de l’énergie ou de l’activité, au moins 3 des symptômes suivants (4 si l’humeur est seulement irritable) sont présents avec une intensité significative et représentent un changement notable par rapport au comportement habituel : 

  1. Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur. 

  2. Réduction du besoin de sommeil (p. ex. le sujet se sent reposé après seulement 3 heures de sommeil). 

  3. Plus grande communicabilité que d’habitude ou désir constant de parler. 

  4. Fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent. 

  5. Distractibilité (c.-à-d. que l’attention est trop facilement attirée par des stimuli extérieurs sans importance ou non pertinents) rapportée ou observée. 

  6. Augmentation de l’énergie orientée vers un but (social, professionnel, scolaire ou sexuel) ou agitation psychomotrice (c.-à-d. activité sans objectif, non orientée vers un but). 

  7. Engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences dommageables (p. ex. la personne se lance sans retenue dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables). 

  1. La perturbation de l’humeur est suffisamment grave pour entraîner une altération marquée du fonctionnement professionnel ou des activités sociales, ou pour nécessiter une hospitalisation afin de prévenir des conséquences dommageables pour le sujet ou pour autrui, ou bien il existe des caractéristiques psychotiques. 

  2. L’épisode n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament ou autre traitement) ou à une autre affection médicale. 

NB : Un épisode maniaque complet qui apparait au cours d’un traitement antidépresseur (p. ex. médicament, sismothérapie) mais qui persiste et remplit les critères complets d’un épisode au-delà du simple effet physiologique de ce traitement doit être considéré comme un épisode maniaque et conduire, par conséquent, à un diagnostic de trouble bipolaire I

NB : les critères A à D définissent un épisode maniaque. Au moins un épisode maniaque au cours de la vie est nécessaire pour un diagnostic de trouble bipolaire I



Épisode hypomaniaque

  1. Une période nettement délimitée durant laquelle l’humeur est élevée, expansive ou irritable de façon anormale et persistante, avec une augmentation anormale et persistante de l’activité ou du niveau d’énergie, persistant la plupart du temps, presque tous les jours, pendant au moins 4 jours consécutifs 

  2. Au cours de cette période de perturbation de l’humeur et d’augmentation de l’énergie ou de l’activité, au moins 3 des symptômes suivants (4 si l’humeur est seulement irritable) sont présents avec une intensité significative et représentent un changement notable par rapport au comportement habituel : 

  1. Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur.

  2. Réduction du besoin de sommeil (p. ex. le sujet se sent reposé après seulement 3 heures de sommeil).

  3. Plus grande communicabilité que d’habitude ou désir constant de parler.

  4. Fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent.

  5. Distractibilité (c.-à-d. que l’attention est trop facilement attirée par des stimuli extérieurs sans importance ou non pertinents) rapportée ou observée.

  6. Augmentation de l’énergie orientée vers un but (social, professionnel, scolaire ou sexuel) ou agitation psychomotrice (c.-à-d. activité sans objectif, non orientée vers un but).

  7. Engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences dommageables (p. ex. la personne se lance sans retenue dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables).

  1. L’épisode s’accompagne de modifications indiscutables du fonctionnement, qui diffère de celui du sujet hors période symptomatique.

  2. La perturbation de l’humeur et la modification du fonctionnement sont manifestes pour les autres. 

  3. La sévérité de l’épisode n’est pas suffisante pour entraîner une altération marquée du fonctionnement professionnel et social, ou pour nécessiter une hospitalisation. S’il existe des caractéristiques psychotiques, l’épisode est, par définition, maniaque.

  4. L’épisode n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament ou autre traitement).

NB : Un épisode hypomaniaque complet qui apparait au cours d’un traitement antidépresseur (p. ex. médicament, sismothérapie) mais qui persiste et remplit les critères complets d’un épisode au-delà du simple effet physiologique de ce traitement doit être diagnostiqué come un épisode hypomaniaque. Toutefois la prudence s’impose car un ou deux symptômes (en particulier une augmentation de l’irritabilité, de la nervosité ou de l’agitation après la prise d’un antidépresseur) ne sont pas suffisants pour un diagnostic d’épisode hypomaniaque, et ne sont pas obligatoirement indicatifs d’une diathèse bipolaire.

NB : Les critères A à F définissent un épisode hypomaniaque. Les épisodes hypo-maniaques sont fréquents dans le trouble bipolaire I mais ne sont pas nécessaires pour poser ce diagnostic


  • Spécifier si

  • En rémission partielle

  • En rémission complète 


  • Spécifier la sévérité actuelle :

  • Léger

  • Moyen

  • Grave



  1. Trouble cyclothymique

  1. Existence pendant au moins 2 ans (au moins 1 an chez les enfants et les ado-lescents) de nombreuses périodes pendant lesquelles des symptômes hypo-maniaques sont présents sans que soient réunis les critères d’un épisode hypomaniaque et de nombreuses périodes pendant lesquelles des symptômes dépressifs sont présents sans que soient réunis les critères d’un épisode dépressif caractérisé.

  2. Durant la période de 2 ans décrite ci-dessus (1 an chez les enfants et les adolescents), les périodes hypomaniaques et dépressives ont été présentes pendant au moins la moitié du temps et la personne n’a pas connu de période de plus de 2 mois consécutifs sans les symptômes.

  3. Les critères pour un épisode dépressif caractérisé, maniaque ou hypomaniaque n’ont jamais été réunis

  4. Les symptômes du critère A ne sont pas mieux expliqués par un trouble schizoaffectif, une schizophrénie, un trouble schizophréniforme, un trouble délirant, ou par un trouble spécifié ou non spécifié du spectre schizophrénique et un autre trouble psychotique.

  5. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une substance (p. ex., une substance donnant lieu à abus, un médicament) ou d’une autre affection médicale

  6. Les symptômes entrainent une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants


  • Spécifier si :

  • Avec détresse anxieuse



  1. Trouble bipolaire ou apparenté induit par une substance/un médicament 

  1. Une perturbation thymique au premier plan et persistante domine le tableau clinique et est caractérisée par une élévation de l’humeur, une humeur expansive ou irritable, avec ou sans humeur dépressive, ou une diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités

  2. Les antécédents, l’examen physique ou les résultats des examens complémentaires montrent clairement la présence de (1) et (2) :

  1. Les symptômes du critère A se sont développés pendant ou peu après une intoxication par une substance ou le sevrage de celle-ci ou après la prise d’un médicament.

  2. La substance ou le médicament impliqué est capable de produire les symptômes du critère A.

  1. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un trouble bipolaire ou un trouble apparenté non induit par une substance/un médicament. Les éléments suivants sont à prendre en compte pour montrer que les symptômes ne sont pas mieux expliqués par un trouble bipolaire ou un trouble apparenté indépendant :

La survenue des symptômes a précédé le début de la prise de la substance ou du médicament ; les symptômes ont persisté pendant une période de temps conséquente (p. ex. environ 1 mois) après la fin d’un sevrage aigu ou d’une intoxication grave ; ou bien encore, d’autres signes évoquent l’existence indépendante d’un trouble bipolaire ou d’un trouble apparenté non induit par une substance / un médicament (p. ex. antécédents d’épisodes récurrents non induits par une substance / un médicament)

  1. La perturbation ne survient pas uniquement au cours d’un état confusionnel (délirium)

  2. Les symptômes entrainent une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.


  • Spécifier le type :

  • Avec début pendant une intoxication : si les critères pour une intoxication par la substance sont réunis et si les symptômes se sont développés pendant l’intoxication

  • Avec début pendant un sevrage : si les critères pour un syndrome de sevrage de la substance sont réunis et si les symptômes se sont développés pendant ou juste après le sevrage.



  1. Trouble bipolaire ou apparenté dû à une autre affection médicale 

  1. Une période avec au premier plan et de façon persistante une humeur anormalement élevée, expansive ou irritable une augmentation anormale de l’activité ou de l’énergie qui domine le tableau clinique

  2. Les antécédents, l’examen physique ou les examens complémentaires montrent clairement que la perturbation est la conséquence physiologique directe d’une autre affection médicale

  3. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental

  4. La perturbation ne survient pas uniquement au cours d’un état confusionnel 

  5. Les symptômes entraînent une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants, ou nécessitent une hospitalisation pour prévenir une auto ou hétéro-agression, ou il existe des symptômes psychotiques


  • Spécifier si :

  • Avec caractéristiques maniaques : ne répond pas entièrement aux critères d’un épisode maniaque ou hypomaniaque

  • Avec épisode d’allure maniaque ou hypomaniaque : les critères d’un épisode maniaque ou hypomaniaque sont réunis à l’exception du critère D pour un épisode maniaque ou du critère F pour un épisode hypomaniaque

  • Avec caractéristiques mixtes : présence de symptômes dépressifs, mais ne dominant pas le tableau clinique



  1. Autre trouble bipolaire ou apparenté spécifié 

  • Cette catégorie correspond à des tableaux cliniques dans lesquels des symptômes caractéristiques d’un trouble bipolaire ou apparenté sont à l’origine d’une détresse cliniquement significative ou d’une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants mais sans répondre entièrement aux critères d’un trouble appartenant à la classe diagnostique des troubles bipolaires et apparentés. 

  • Exemples de tableaux cliniques : 

  1. Épisodes hypomaniaques de courte durée (2-3 jours) et épisodes dépressifscaractérisés : Antécédents sur la vie entière d’un ou de plusieurs épisodes dépressifs caractérisés chez des personnes n’ayant jamais présenté un tableau clinique répondant entièrement aux critères d’un épisode maniaque ou hypomaniaque mais qui ont vécu au moins deux épisodes hypomaniaques de courte durée réunissant les critères symptomatiques d’un épisode hypomaniaque mais pendant 2-3 jours seulement. Il n’y a pas de chevauchement temporel entre les épisodes de symptômes hypomaniaques et les épisodes dépressifs caractérisés, de sorte que la perturbation ne répond pas aux critères d’un épisode dépressif caractérisé avec caractéristiques mixtes. 

  2. Épisodes hypomaniaques avec insuffisamment de symptômes et épisodes dépressifs caractérisés : Antécédents sur la vie entière d’un ou de plusieurs épisodes dépressifs caractérisés chez des personnes n’ayant jamais présenté un tableau clinique répondant entièrement aux critères d’un épisode maniaque ou hypomaniaque mais ayant vécu un ou plusieurs épisodes hypomaniaques ne répondant pas entièrement aux critères symptomatiques d’un épisode hypomaniaque (c.-à-d. au moins 4 jours consécutifs avec une humeur élevée et un ou deux des autres symptômes d’un épisode hypomaniaque, ou une humeur irritable et deux ou trois autres symptômes d’un épisode hypomaniaque). Il n’y a pas de chevauchement temporel entre les symptômes hypomaniaques et les épisodes dépressifs caractérisés, de sorte que la perturbation ne répond pas aux critères d’un épisode dépressif caractérisé avec caractéristiques mixtes. 

  3. Épisode hypomaniaque sans antécédent d’épisode dépressif caractérisé: Un ou plusieurs épisodes hypomaniaques chez un sujet dont le tableau clinique n’a jamais répondu entièrement aux critères symptomatiques d’un épisode dépressif caractérisé ou d’un épisode maniaque. Chez un sujet ayant un diagnostic établi de trouble dépressif persistant (dysthymie), les deux diagnostics peuvent être portés simultanément durant la période où le patient répond aux critères d’un épisode hypomaniaque.

  4. Cyclothymie de courte durée (moins de 24 mois) : Épisodes multiples de symptômes hypomaniaques ne répondant pas aux critères d’un épisode hypomaniaque et épisodes multiples de symptômes dépressifs ne répondant pas aux critères d’un épisode dépressif caractérisé persistant pendant une période inférieure à 24 mois (moins de 12 mois pour un enfant ou un adolescent) chez une personne dont le tableau clinique n’a jamais répondu entièrement aux critères symptomatiques d’un épisode dépressif caractérisé, maniaque ou hypomaniaque et qui ne répond aux critères d’aucun trouble psychotique. Durant l’évolution du trouble, les symptômes hypomaniaques ou dépressifs sont présents pendant plus de la moitié du temps, la personne n’a jamais été asymptomatique pendant une période supérieure à 2 mois consécutifs et les symptômes sont à l’origine d’une détresse cliniquement significative ou d’une altération du fonctionnement. 



  • Spécifications pour les troubles bipolaires et apparentés 

  • Spécifier si :

  • Avec détresse anxieuse : Présence d’au moins deux des symptômes suivants pendant la plupart des jours au cours de l’épisode maniaque, hypomaniaque ou dépressif actuel ou le plus récent :  

  1. Sentiment d’énervement ou de tension.

  2. Sentiment d’agitation inhabituel.

  3. Difficultés de concentration dues à des soucis.

  4. Peur que quelque chose d’horrible ne survienne.

  5. Sentiment d’une possible perte de contrôle de soi.

  • Spécifier la sévérité actuelle : 

  • Léger : Présence de 2 symptômes.

  • Moyen : Présence de 3 symptômes.

  • Moyennement grave : Présence de 4-5 symptômes.

  • Grave : Présence de 4-5 symptômes avec agitation motrice.

  • Avec caractéristiques mixtes : La spécification « avec caractéristiques mixtes » peut s’appliquer à un épisode maniaque, hypomaniaque ou dépressif dans le trouble bipolaire I ou II. 

  • Épisode maniaque ou hypomaniaque, avec caractéristiques mixtes: 

  1. Les critères complets sont réunis pour un épisode maniaque ou hypomaniaque et au moins trois des symptômes suivants sont présents pendant la plupart des jours au cours de l’épisode maniaque ou hypomaniaque actuel ou le plus récent : 

  1. Dysphorie ou humeur dépressive au premier plan, signalée par la personne (p. ex. se sent triste ou vide) ou observée par les autres (p. ex. pleure).

  2. Diminution de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités (signalée par la personne ou observée par les autres).

  3. Ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constaté par les autres, non limité à un sentiment subjectif de ralentissement intérieur).

  4. Fatigue ou perte d’énergie.

  5. Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (pas seulement se reprocher ou se sentir coupable d’être malade).

  6. Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis, tentative de suicide ou plan précis pour se suicider.

  1. Les symptômes mixtes sont manifestes pour les autres et représentent un changement par rapport au comportement habituel de la personne.

  2. Pour les personnes dont les symptômes répondent simultanément aux critères d’un épisode maniaque et dépressif, le diagnostic est celui d’épisode maniaque avec caractéristiques mixtes, compte tenu de l’impact sur le fonctionnement et de la sévérité clinique d’un épisode maniaque.

  3. Les symptômes mixtes ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament ou autre traitement).

  • Épisode dépressif, avec caractéristiques mixtes : 

  1. Les critères complets sont réunis pour un épisode dépressif caractérisé et au moins trois des symptômes maniaques/hypomaniaques suivants sont présents la plupart des jours au cours de l’épisode dépressif actuel ou le plus récent : 


  1. Humeur élevée ou expansive.

  2. Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur.

  3. Plus grande communicabilité que d’habitude ou désir constant de parler.

  4. Fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent.

  5. Augmentation de l’énergie ou de l’activité orientée vers un but (social, professionnel, scolaire ou sexuel).

  6. Engagement augmenté ou excessif dans des activités à potentiel élevé deconséquences dommageables (p. ex. la personne se lance sans retenue dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables).

  7. Réduction du besoin de sommeil (p. ex. le sujet se sent reposé en dépit d’une réduction du temps de sommeil par rapport à la durée habituelle ; à distinguer d’une insomnie).

  1. Les symptômes mixtes sont manifestes pour les autres et représentent un changement par rapport au comportement habituel de la personne.

  2. Pour les personnes dont les symptômes répondent simultanément aux critères d’un épisode maniaque et dépressif, le diagnostic est celui d’un épisode maniaque avec caractéristiques mixtes. 

  3. Les symptômes mixtes ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament ou autre traitement). 

  • Avec cycles rapides (peut s’appliquer au trouble bipolaire I ou bipolaire II) : Au cours des 12 derniers mois au moins quatre épisodes thymiques répondaient aux critères d’épisode dépressif caractérisé, maniaque ou hypomaniaque. 

N.B. : Les épisodes sont délimités par la survenue d’une rémission complète ou partielle d’au moins 2 mois ou par le virage à un épisode de polarité opposée (p. ex. épisode dépressif caractérisé vers épisode maniaque).

  • Avec caractéristiques mélancoliques : 

  1. L’un des éléments suivants a été présent au cours de la période la plus grave de l’épisode actuel : 

  1. Perte du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités.

  2. Absence de réactivité aux stimuli habituellement agréables (ne se sent pas beaucoup mieux, même temporairement, lorsqu’un événement agréable survient).

  1. Trois éléments (ou plus) parmi les suivants : 

  1. Qualité particulière de l’humeur dépressive caractérisée par un abattement profond, un sentiment de désespoir et/ou une morosité ou ce que l’on appelle habituellement une anesthésie affective.

  2. Dépression régulièrement plus marquée le matin.

  3. Réveil matinal précoce (au moins 2 heures avant l’heure habituelle du réveil).

  4. Agitation ou ralentissement psychomoteur marqué.

  5. Anorexie ou perte de poids significative.

  6. Culpabilité excessive ou inappropriée.

  • Avec caractéristiques atypiques : Cette spécification peut s’appliquer quand ces caractéristiques prédominent pendant la plupart des jours au cours de l’épisode dépressif caractérisé actuel ou le plus récent. 

  1. Réactivité de l’humeur (c.-à-d. que les événements positifs réels ou potentiels améliorent l’humeur).

  2. Deux (ou plus) des caractéristiques suivantes : 

  1. Prise de poids ou augmentation de l’appétit significative.

  2. Hypersomnie.

  3. Membres « en plomb » (c.-à-d. sensation de lourdeur, « de plomb » dans les bras et les jambes).

  4. La sensibilité au rejet dans les relations est un trait durable (non limitée aux épisodes de trouble thymique) qui induit une altération significative du fonctionnement social ou professionnel.

  1. Ne répond pas aux critères « avec caractéristiques mélancoliques» ou « avec caractéristiques catatoniques » au cours du même épisode.



  • Avec caractéristiques psychotiques : Des idées délirantes ou des hallucinations ont été présentes à un moment de l’évolution de l’épisode. Si des caractéristiques psychotiques sont présentes, spécifier si elles sont congruentes ou non congruentes à l’humeur : 

    • Avec caractéristiques psychotiques congruentes à l’humeur : au cours des épisodes maniaques, le contenu des idées délirantes et des hallucinations concorde entièrement avec les thèmes typiquement maniaques de grandeur, d’invulnérabilité, etc. mais peut également inclure des thèmes de méfiance et de persécution, en particulier par rapport aux doutes des autres concernant les capacités du sujet, ses accomplissements, et ainsi de suite. 

    • Avec caractéristiques psychotiques non congruentes à l’humeur : Le contenu des idées délirantes ou des hallucinations ne concorde pas avec les thèmes typiques de la polarité de l’épisode en cours comme décrit ci-dessus, ou bien le contenu est un mélange de thèmes non congruents et congruents à l’humeur. 

  • Avec catatonie : Cette spécification peut s’appliquer à un épisode maniaque ou dépressif si des caractéristiques catatoniques sont présentes pendant la plus grande partie de l’épisode. 

  • Avec début lors du péripartum : Cette spécification peut s’appliquer à l’épisode actuel ou, si les critères ne sont pas actuellement réunis pour un épisode thymique, à l’épisode maniaque, hypomaniaque ou dépressif caractérisé le plus récent d’un trouble bipolaire I ou d’un trouble bipolaire II, si le début des symptômes thymiques survient pendant la grossesse ou dans les 4 semaines suivant l’accouchement. 

  • Avec caractère saisonnier : Cette spécification s’applique aux modalités évolutives des épisodes thymiques au cours de la vie. La caractéristique essentielle est une modalité évolutive saisonnière régulière pour au moins un type d’épisode (c.-à-d. maniaque, hypomaniaque ou dépressif). Les autres types d’épisode peuvent ne pas suivre cette modalité évolutive. Par exemple, un sujet peut avoir des manies saisonnières, alors que ses dépressions ne surviennent pas régulièrement à une période spécifique de l’année. 

  1. Il existe une relation temporelle régulière entre la survenue des épisodes maniaques, hypomaniaques ou dépressifs caractérisés du trouble bipolaire I ou II et une période particulière de l’année (p. ex. automne ou hiver) dans un trouble bipolaire I ou II.
    N.B. : Ne pas inclure les cas où il y a une relation évidente entre la saison et un stress psychosocial (p. ex. chômage régulier chaque hiver).

  2. Les rémissions complètes (ou la transformation d’une dépression en une manie ou une hypomanie ou vice versa) surviennent aussi au cours d’une période particulière de l’année (p. ex. disparition de la dépression au printemps).

  3. Au cours des 2 dernières années, la survenue des épisodes maniaques, hypomaniaques ou dépressifs caractérisés a confirmé la présence d’une relation temporelle saisonnière selon la définition ci-dessus et aucun épisode non saisonnier de la polarité en cause n’est survenu au cours de cette période de 2 ans.

  4. Au cours de la vie entière du sujet, les épisodes maniaques, hypomaniaques ou dépressifs caractérisés à caractère saisonnier (comme décrits ci-dessus) sont nettement plus nombreux que les épisodes maniaques, hypomaniaques ou dépressifs caractérisés à caractère non saisonnier.
    N.B. : Cette spécification peut s’appliquer aux modalités évolutives des épisodes dépressifs caractérisés du trouble bipolaire I, du trouble bipolaire II ou du trouble dépressif caractérisé récurrent. La caractéristique essentielle est la survenue et la rémission des épisodes dépressifs caractérisés à des périodes particulières dans l’année. Dans la plupart des cas, les épisodes débutent à l’automne ou en hiver et passent en rémission au printemps. Plus rarement on peut observer des épisodes estivaux récurrents.


  • Spécifier si :

  • En rémission partielle : Certains des symptômes du dernier épisode maniaque, hypomaniaque ou dépressif sont présents mais les critères complets ne sont pas remplis, ou il existe une période d’une durée inférieure à 2 mois sans aucun symptôme significatif d’un épisode maniaque, hypomaniaque ou dépressif caractérisé. 

  • En rémission complète : Il n’existe aucun signe ou symptôme significatif de l’affection depuis 2 mois. 


  • Spécifier la sévérité actuelle :

L’évaluation de la sévérité repose sur le nombre de critères, la sévérité de ces symptômes et le degré de l’altération du fonctionnement. 

  • Léger : Peu, ou pas, de symptômes supplémentaires par rapport au nombre nécessaire pour répondre au diagnostic ; la gravité des symptômes est à l’origine d’un sentiment de détresse mais qui reste gérable, et les symptômes sont à l’origine d’une altération mineure du fonctionnement social ou professionnel. 

  • Moyen : Le nombre et la gravité des symptômes et/ou de l’altération du fonctionnement sont compris entre « léger » et « grave ».

  • Grave : Le nombre de symptômes est en excès par rapport au nombre requis pour faire le diagnostic ; la gravité des symptômes est à l’origine d’une souffrance importante et ingérable et les symptômes perturbent nettement le fonctionnement social ou professionnel.